Il y avait les mots, il y eut le terrain. Rafael Nadal l'avait d'ailleurs prédit lundi : «Vous, les journalistes, ce n'est pas la peine d'en écrire des tonnes. Le tennis est simple. Ne coupez pas les cheveux en quatre. Je dois jouer bien, tout simplement, mieux que je ne l'ai fait.» Alors il a mieux joué et s'est défait facilement - 6-4, 6-1, 7-6 (7/3) - hier de Robin Söderling (5e mondial), le seul homme à l'avoir battu à Roland-Garros, en 2009, même si Nadal était blessé ce jour-là. Hier, ce fut encore un sommet annoncé mais qui, sans s'être révélé décevant, s'est achevé avec un suspens minimum, loin des ambiances délicieusement survoltées des matchs en cinq sets achevés bien après le journal de 20 heures.
Glace. Sans couper les cheveux en quatre, il faut revenir sur ces mots distillés depuis quelques jours par Nadal, montrant que cette édition représente aux yeux du numéro 1 mondial un virage dans sa carrière. «Cela fait six ans que je dois défendre chaque jour mon rang de premier ou deuxième mondial. C'est beaucoup de stress. […] Je me sens un peu fatigué mentalement, c'est vrai. Fatigué, oui, pour être honnête.»
Aveu curieux d'un champion traditionnellement de glace et avare de confidences. Aurait-on imaginé un Lendl, un Borg, un Connors et bien d'autres afficher de tels états d'âme pendant un tournoi du Grand Chelem ? Tout juste se souvient-on d'un Roger Federer expliquant, en 2009, avoir créé «un monstre» en parlant