Le choix aurait pu être cornélien. Après avoir assisté hier à l’inattendu succès de la Chinoise Li Na face la Russe Maria Sharapova en deux petits sets (6-4, 7-5), le public du court central devait décider qui encourager dans la deuxième demi-finale. Soutenir la sympathique tenante du titre, l’Italienne Francesca Schiavone, ou donner de la voix pour Marion Bartoli, la quatrième Française à atteindre le dernier carré à Roland-Garros ? En dehors d’une cinquantaine de supporteurs identifiés pour la Milanaise, ce sont en fait 15 000 spectateurs qui avaient choisi d’apporter leur soutien à Marion Bartoli. Un public qui ne l’avait jusque-là pas beaucoup considérée.
Défi. Il faut dire que Bartoli n'a jamais laissé le temps à d'éventuels supporteurs potentiels de s'enthousiasmer, ayant disparu cinq fois au 1er tour en onze participations à Roland-Garros, et surtout ayant toujours échoué avant les quarts de finale. A 26 ans, la Française, qui n'a remporté aucun de ses cinq tournois sur terre battue, a donc enfin séduit l'exigeant public des Internationaux de France. Jusqu'à cette année, Bartoli avait peur de tout à Paris. De l'ampleur du défi, des attentes du public, de son tennis, des journalistes, des commentaires qu'allait susciter une inévitable débâcle. La maturité aidant, Marion Bartoli - toujours soutenue, écoutée et entraînée par son père Walter - a foulé aux pieds toutes ces considérations, pour la plupart psychologiques, afin de s'atteler à son je