L'Italie du Calcio ne serait-elle pas en train de revivre l'opération «pieds propres» comme il y a trente ans avec le Totonero ? Depuis quelques jours, une enquête de longue haleine sur les paris truqués vient de replonger le monde du foot professionnel dans un cauchemar. L'histoire commence le 10 décembre, dans un bureau de la préfecture de Crémone, petite ville du Nord. Ce jour-là, Sandro Turotti, l'avocat de l'équipe de foot locale, veut porter plainte. Les faits qu'il raconte aux policiers remontent au soir du 14 novembre et sont troublants.
Urines. Au départ, un dimanche de foot comme les autres pour l'US Cremonese, équipe de troisième division. Une victoire deux buts à zéro contre la Paganese, un match qui aurait sans doute dû être perdu… Mais Turotti n'est pas venu pour causer ballon. Il évoque d'étranges malaises chez des joueurs et des membres du staff de Crémone pendant le match, mais aussi après. Il raconte un accident dont fut victime le défenseur Carlo Gervasoni qui, en rentrant chez lui, perdit le contrôle de sa voiture. Turotti décrit une sorte d'abrutissement général dont ses gars n'arrivent toujours pas à se défaire le lendemain. Les examens à l'hôpital de Pavie montrent d'importantes traces de benzodiazépine dans les urines, un calmant contre l'anxiété et les troubles du sommeil. La police s'empare de l'affaire et ouvre une enquête. Il Vascello, le journal local, en noircit des pages.
Très vite, un coupable présumé apparaît