Jean-Claude Dassier était tendu hier matin. Il l'est souvent mais là, il l'était encore plus que d'habitude. Toujours président de l'Olympique de Marseille à cet instant, il inaugurait le chantier du futur Vélodrome, agrandi et couvert, et accueillait de nombreuses personnalités. «Comment ça va, chef ?» lui demandait Frédéric Thiriez, président de la Ligue de football professionnel en lui claquant deux bises. «Ça va», répondait Dassier. Qui n'était plus chef pour très longtemps.
Quelques heures plus tard, à l’issue d’un conseil de surveillance, il apprenait son remplacement par Vincent Labrune, homme de confiance de la propriétaire du club, Margarita Louis-Dreyfus. Dassier est viré deux ans après avoir remplacé Pape Diouf, lui-même remercié après quatre ans d’exercice. Le poste est précaire à Marseille, car les présidents n’y sont que délégués. Pape Diouf payait ses envolées brutales contre Vincent Labrune.
Dassier, lui, se consolera en se disant qu'il part un peu comme Jorge Valdano, le directeur sportif du Real Madrid viré parce qu'il faisait trop d'ombre à l'entraîneur, José Mourinho. La fragilité de la position de Dassier est apparue à Marseille à la fin de la saison, lorsque l'entraîneur, Didier Deschamps, a commencé à émettre publiquement des doutes sur son avenir. «La Dèche» minaudait, se plaignait de ne pas connaître la «feuille de route» pour l'an prochain.
En fait, il mettait la pression pour mieux négocier sa prolongation de contrat, quelqu