C'est l'angoisse majuscule du moment dans le milieu sportif : la corruption liée aux paris. Michel Platini s'en inquiétait la semaine dernière dans Libération : «Oui, je suis très inquiet. […] La difficulté, c'est de réunir les preuves. Mais je ne peux pas mettre un képi pour aller les chercher. Avant, on envoyait nos inspecteurs, mais c'est devenu trop dangereux. C'est pour cela qu'on va travailler avec la justice de chaque pays.»
«Fléau». Quinze jours plus tôt, Gilbert Ysern, directeur général de la Fédération française de tennis s'alarmait, dans nos colonnes : «C'est un sujet très préoccupant. Le tennis est très exposé. […] Plus encore que dans le dopage, il est difficile d'apporter des preuves. Les partis sportifs peuvent contribuer à alimenter une gigantesque machine à laver l'argent sale, avec des rendements proches de 100%.»
Jean-François Vilotte, président de l'Autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), préconise pour sa part rien moins que la création d'un délit de fraude sportive dans le code pénal français pour lutter contre un phénomène qui, dit-il, «est d'une ampleur comparable à celle d'un fléau comme le dopage». «Il faut tout faire pour éviter d'avoir un jour affaire à un Festina des jeux en ligne», poursuit le meilleur connaisseur français des risques pour l'intégrité des compétitions sportives liés au développement des paris en ligne, légaux en France depuis un an. «Fléau», c'est aussi le ter