Fetije a un rêve : jouer un jour dans le club champion d'Allemagne, le Turbine Potsdam. Et intégrer l'équipe nationale de football féminin, «comme Fatmire Bajramaj !» Outre leur passion pour le ballon rond, Fetije (14 ans) et Bajramaj (23 ans) ont plusieurs points communs : toutes deux sont originaires du Kosovo, et toutes deux ont un père ouvrier de chantier.
En Allemagne, la Fédération nationale de football (DFB) compte un million de femmes et de jeunes filles parmi ses membres, dont 700 000 jouent en club. A titre de comparaison, elles ne sont que 50 000 en France. Outre-Rhin, le football féminin connaît un formidable engouement, lié aux performances de l’équipe nationale. Championne du monde en titre, la sélection est favorite du Mondial qui s’ouvre dimanche dans le stade olympique de Berlin. L’Allemagne affrontera le Canada à guichets fermés, devant 70 000 spectateurs. Un record pour le foot féminin. La quasi-totalité des 800 000 tickets du Mondial sont déjà vendus, à l’exception de quelques matchs de poules comme Japon-Nouvelle-Zélande, Australie-Guinée- Equatoriale ou Corée du Nord-Colombie.
Fetije a bon espoir d'assister au match d'ouverture : «Je suis sûre que ma mère m'a pris un billet», croit-elle savoir, avant de raconter comment elle a finalement pu intégrer l'équipe des filles de Türkiyemspor, un club fondé par la communauté turque et implanté à Kreuzberg, un quartier de Berlin à forte population immigrée. «A 5 ans, j'ai commencé à taper dan