La Division nationale de lutte contre le hooliganisme (DNLH) a fait le bilan de son action pour la saison 2010-2011 : «946 hooligans» ont été interpellés, contre 696 la saison précédente, soit une augmentation de 36%. Nicolas Hourcade, sociologue spécialiste des supporteurs, revient sur ce bilan.
Comment peut-on interpréter cette hausse considérable d’interpellations ?
Il y a une intensification de la lutte contre le hooliganisme depuis la création de la DNLH à l’automne 2009 et, plus encore, depuis cette saison avec le développement des sections d’intervention rapide (SIR), des policiers en survêtement intervenant dans les stades. Les interpellations augmentent, alors que les incidents graves diminuent, c’est donc que les forces de l’ordre sont plus sévères.
Le bilan est-il positif ?
Oui et non. La lutte contre le hooliganisme est plus constante, et la coordination entre le ministère de l'Intérieur, la LFP [Ligue de football professionnel, ndlr] et les clubs est meilleure. Mais on est face à une politique du chiffre qui communique sur la quantité des interpellations et des interdictions de stade (IDS). On aimerait connaître leurs motifs précis. Les 946 supporteurs arrêtés ne sont pas tous des hooligans. Beaucoup sont interpellés pour allumage festif de fumigènes, consommation de cannabis ou d'alcool, voire critiques envers leur club. Il ne se passe quasiment plus rien de grave à l'intérieur même des stades, or les interpellations y augmentent de 95%… Il faudrait cibler le noyau dur de violence plutôt que de faire du chiffre sur les faits mineurs.
La situation s’est-elle tout de même assainie ?
Il y a eu