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Des histoires norvégiennes sans paroles

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Tour. A Lisieux, le taiseux Boasson Hagen a remporté le sprint haut la main. Son compatriote Hushovd, tout aussi bavard, conserve la tête du général.
Edvald Boasson Hagen remporte la sixième étape du Tour de France 2011, Dinan-Lisieux. (REUTERS)
publié le 8 juillet 2011 à 0h00

La course est hier sortie de son lit tellement il a plu. L'eau glacée des neiges fondues dévalant des monts de la Suisse normande a causé de gros remous, emportant une quinzaine de coureurs, douze minutes derrière le vainqueur, le Norvégien Boasson Hagen. Le Biélorusse Vasil Kiryienka finira hors délais. La prédiction de Jimmy Engoulvent (Saur Sojasun), dernier de la journée, se vérifie donc : «Si c'est comme ça tous les jours, il n'y aura que 50 coureurs à Paris !»

Merckx. Au pied de la basilique de Lisieux, l'Italien Malori de la Lampre ne se résout pas à se rendre et lutte seul dans cette bosse de l'Avenue Sainte-Thérèse, qui luit sous cette pluie de novembre. Mais l'Italien se fait happer par les costauds : Gilbert, Contador, Vinokourov. Et Voeckler, qui tentera de foutre le camp à deux bornes de la ligne. A 400 mètres, Geraint Thomas, de Sky, lance Edvald Boasson Hagen, 24 ans, aussi appelé le nouveau Merckx tant son talent serait immense. Le Norvégien règle avec une incroyable facilité Goss, son compatriote Hushovd, et Feillu. Gilbert, qui court après un deuxième succès, coince (7e) et fait toujours la gueule. Au général, Hushovd reste en jaune.

En Norvège, on rentre déjà des mots pour l’hiver on dirait. Une fois la phrase prononcée, Boasson Hagen la replie comme un canif à manche nacré et s’en va sur le ton «j’en ai déjà trop dit». La nouvelle histoire qui court : Hushovd et Boasson Hagen passent la soirée ensemble devant le feu qui