Une étape, ou plutôt un tableau à la Delacroix, hier, à la palette : avec ses naufrages, ses supplices, ses cauchemars, ses tentatives de meurtres. Le Tour proposerait-il cette année cent recettes pratiques pour torturer ses propres coureurs ? On a connu les clous, les attaques de la bête du Gévaudan, les piastres brûlantes balancées du château fort dans la traversée du pays cathare.

Mais hier on est passé à la vitesse supérieure, si on peut dire. A 35 km de l'arrivée, cinq échappés du matin partis dans la côte de Massiac roulent plein pétrole devant. Une Citroën accréditée sur la course fait une embardée en les doublant. Juan Antonio Flecha (Sky) et Johnny Hoogerland (Vacansoleil) valdinguent dans le fossé et dans les clôtures. Stupeur de Thomas Voeckler, alors frôlé par la voiture : «J'ai pris un coup à la cheville de la part de Flecha qui en tombant a failli m'emporter. Je ne veux pas polémiquer, mais c'est malheureux…» Flecha et Hoogerland finiront 16 minutes derrière Luis León Sánchez (Rabobank), qui bat facilement Voeckler (Europcar), vidé mais ravi, et Sandy Casar (FDJ), à la ramasse dans la montée des Orgues où était jugée l'arrivée. Voeckler endosse le jaune. Sánchez est 2^e du général à 1'49''. Evans est 3^e, et les frangins Schleck 4^es et 5^es. Contador est 16^e à quatre minutes.

Que dit Sánchez de tout ça : «Ça devait finir par arriver avec tous ces invités qui veulent voir au plus près les coureurs. A