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interview

Football féminin: «en France, on ne veut pas s’identifier aux femmes»

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Les footballeuses françaises heureuses après un but contre les Canadiennes, en Coupe du monde, le 30 juin 2011 à Bochum. (© AFP Patrik Stollarz)
publié le 12 juillet 2011 à 17h43

Avant la demi-finale historique contre les États-Unis ce mercredi soir, l'historien Xavier Breuil, auteur de l'ouvrage Histoire du football féminin en Europe (Nouveau Monde édition), explique pourquoi les femmes ont longtemps été exclues du football.

Vous attendiez-vous à un tel engouement médiatique en France pour le football féminin?

Ce n'est pas une surprise. Il dépend complètement des bons résultats de l'équipe de France. Il est probable que cela retombera après la Coupe du monde et qu'il faudra attendre la prochaine en 2015 au Canada pour qu'on en parle à nouveau ou alors il faut gagner la Ligue des Champions chaque année. Lors du match France-Allemagne, il y avait 300000 spectateurs d'un côté, 16 millions de l'autre, ce n'est pas comparable.

Pourquoi y-a-t-il plus de pratiquantes,
proportionnellement, dans les pays du nord de l'Europe?

En France et dans les pays latins en général, dans les années 20 puis 70 – les deux moments de l'essor du football féminin – les institutions y ont été hostiles. On retrouvait dans le football des rapports de force et de genre assez fidèles à ce que vivait la société, avec une domination masculine.

Cela est dû aussi au combat des féministes françaises qui n'a pas été le même que dans les pays du Nord. Elles se sont