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Euskaltel, bien dans son Pays basque

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A l’ancienne ou high-tech, avec des bonbonnes de gaz ou pharmaceutiquement propres, portraits des grandes équipes du peloton : aujourd’hui, Euskaltel.
publié le 14 juillet 2011 à 0h00

Le cycliste basque est fier, fanatique et impavide. Voilà le portrait de l'équipe Euskaltel tel que le brossent les ethnographes du vélo, davantage abreuvés de Gobineau que de Lévi-Strauss. Les mêmes rappellent que le supporteur basque du Tour de France se consume tout seul de nationalisme et de bêtise, s'attaquant aux voitures égarées dans les Pyrénées. Une seule chose authentique dans cette caricature de sauvagerie et de dévotion : l'union viscérale des coureurs basques à leur peuple. A partir d'aujourd'hui, les trois premières étapes de montagne du Tour devraient en apporter la preuve. Samuel Sanchez rêve de revivre au sommet de Luz-Ardiden le triomphe de son compatriote Roberto Laiseka il y a dix ans. Pour sa première participation, Euskaltel avait repeint les cols à la limite du Pays basque, en orange vif, la teinte de ses grimpeurs et de ces foules déversées par autocars.«Gagner dans les Pyrénées, c'est comme si l'Athletic Bilbao gagnait la Ligue des champions», avait résumé Laiseka, né à Guernica. Le regard éternellement outragé et la foi dévorante, il refusait de changer d'équipe et de participer aux championnats d'Espagne. Mais le premier roi basque en cyclisme fut sans doute Miguel Indurain, homme de Navarre tout comme Iñigo Arista, le premier roi basque sacré en 824. C'est au temps d'Indurain, en 1992, que fut décidée la création d'une équipe basque, financée par des fonds basques, composées de coureurs basques…

Les grimpeurs d'Euskaltel ressembleraient en