Nous n'irons plus à Barcelone voir des corridas à partir du 1er janvier 2012, date où le vote prohibitionniste du Parlement catalan du 28 juillet 2010 entrera en vigueur. «Nous n'irons plus à Barcelone» est le titre du colloque organisé par Annie Maïllis et Francis Wolff, le 30 janvier 2010 à Arles, avec un propos inédit. Les philosophes, sémiologues, écologistes, sociologues, psychanalystes invités, tous aficionados, ne se sont pas penchés sur ce qui fait le commun de ce genre d'exercice, le ou les sens de la corrida, mais sur l'animalisme contemporain des antitaurins. Pour eux, c'est lui qui suscite l'étonnement. C'est lui qu'il questionne. Wolff s'interroge sur les valeurs éthiques portées par la corrida et sur ce qu'elles disent sur la modernité animaliste qui la condamne : à savoir le déni de la réalité, le déni de la diversité animale. Le philosophe Marc Moustacakis voit entre pros et antis deux pensées de l'animal qui s'affrontent quand le sociologue Jean-Pierre Digard se penche sur les fluctuations historiques du mouvement animalitaire. Le psychanalyste Roland Chemama renifle du psychotisme chez les animalistes et à la haine des antitaurins Annie Maïllis oppose le rôle intégrateur du toro. Les écologistes Alain Dervieux et Estelle Rouquette mettent en évidence le fort environnement écologique et sentimental. Gérard Dupuy porte une sorte d'estocade à l'infernal débat pour-contre. Débat dit-il biaisé dès sa formulation. Pourquoi ? Parce que les antis sont de
Critique
Les Antis seraient-ils méchants ?
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par Jacques DURAND
publié le 14 juillet 2011 à 0h00
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