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Thomas Voeckler ne joue pas le jaune premier

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Tour de France. L’actuel leader français a réaffirmé hier sur tous les tons qu’il n’était pas à la hauteur pour gagner la course.
Thomas Voeckler, pose avec son maillot jaune à Valence, le 18 juillet 2011. (© AFP Pascal Pavani)
publié le 19 juillet 2011 à 0h00

Renoncement de Voeckler, épisode 2. Après avoir déclaré avant-hier, et ce malgré l'insistance des questions, qu'il ne remporterait pas le Tour, Thomas Voeckler a répété, hier à Valence, où son équipe avait pris ses quartiers, et des fois qu'on ne l'aurait pas compris, qu'il n'était «pas là pour gagner». Mais qu'il était guidé par «une obligation morale pour aller au bout de la souffrance». Les suiveurs, dans un état gazeux, ont tout noté en hochant la tête, se demandant s'il n'allait pas expier des péchés qu'il n'avait pas commis.

Lassitude. Depuis deux jours, le cycliste d'Europcar a pris conscience de sa propre fragilité. Il se dit que, ballotté dans le torrent de la conquête, il vaut mieux passer la main que d'être emporté dans une sorte de rupture d'équilibre : «Je ne suis pas à la recherche de popularité. Et je suis sincère quand je dis ça. J'arrive à me ménager des plages de tranquillité.» C'est dit avec une voix neutre d'où perce la lassitude. Comprendre : le droit d'égoïsme ne doit pas être pris pour une action de désertion. A côté de lui, son manager Jean-René Bernaudeau, qui ne pipe mot mais doit se dire en son for intérieur : «Certes, mon garçon, la grandeur n'exclut pas la modestie, mais là, tout de même, mon petit Thomas, tu y vas fort, et ce n'est pas tout d'avoir des vertus mais il ne faut pas tout démonétiser non plus car une semaine en jaune, ce n'est pas rien.»

Voeckler, lui, continue sur la notion de vrai dans le