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Libération
Critique

Que les lumières soient !

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Livre . Un ouvrage décrit l’intimité des toreros avant d’entrer en piste.
publié le 4 août 2011 à 0h00

La première fois qu'il a endossé un habit de lumières, Juan Bautista a demandé à son entourage s'il fallait qu'il se brosse les dents, se mette du gel, se parfume. El Fundi, qui s'était habillé dans un préau d'école, s'est senti très mal et Padilla très bien. Pour Paquito Leal, c'était un très vieux costume et il a repeint les broderies avec de la peinture dorée. Dans sa chambre, avant la corrida, Ponce préfère une lumière douce et tamisée. Au fond, comme sa tauromachie. Padilla, non : il ouvre grand les fenêtres et choisit des chambres au dernier étage. Rafaelillo lit Millénium, et Mehdi Savalli trouve le temps long. Castella invoque la vierge de Fatima quand Juan Bautista, qui n'a aucune médaille religieuse dans sa chambre, confie qu'il «n'a jamais rien demandé à Dieu», dont l'évocation remplit par contre Diego Urdiales «d'énergie». Sergio Aguilar croit en lui-même et «ne passe pas par la religion», alors que Luis Bolivar transporte une Bible avec lui.

Devant la glace, habillé en torero, Ponce se scrute dans le moindre détail et Sergio Aguilar voit son autre moi, son moi torero : «Je vois ce type face à moi, prêt à tout.» Et Castella ? «La glace pour se peigner, point à la ligne.» Dans le miroir, en habit de lumières, Antonio Ferrera s'examine de «l'extérieur et de l'intérieur», et pour El Juli regarder son reflet en torero est indispensable. Peut-être pour se convaincre qu'il l'est, et pour lui donner la force