Javier Pastore, l’homme pour lequel le Paris-SG a lâché 42 millions d’euros, est arrivé jeudi à l’aéroport de Roissy. On a d’abord été saisi d’un doute : entre la chemise à carreau, la doudoune sans manche (malgré la chaleur de bête dans la capitale) et le regard extatique du mec qui n’est pas couché, on s’est demandé si le club de la capitale ne s’était pas fait refiler une contrefaçon, le cousin du gars ou son factotum. Mais non : l’Argentin n’était même pas sorti de l’aéroport qu’il exhibait déjà un maillot siglé «I love Qatar», avec une tour Eiffel en forme de cœur - ou l’inverse.
Auto-sabordages. On n'a pas encore tout à fait pris la mesure de ce qui vient de s'abattre sur le foot français depuis que la famille régnante du petit Emirat (c'est grand comme la Corse) fait pleuvoir les pétrodollars non pas sur l'Hexagone (10 des 80 millions engagés sur le marché des transferts seulement, pour Milan Bisevac de Valenciennes et Blaise Matuidi de Saint-Etienne), mais sur le Calcio italien - Jérémy Ménez (AS Roma), Mohamed Sissoko (Juventus de Turin), Javier Pastore et Salvatore Sirigu (Palerme).
Ce qu'on voit bien, c'est un Paris-SG surarmé. Il y a une semaine, l'Equipe a fait état de dommages collatéraux d'un genre nouveau : lors de la préparation d'avant-saison, certains joueurs, découragés par ces recrues venues prendre leur place, reprenaient trois fois du dessert et s'offraient d'énormes petits-déjeuners, comme autant d'auto-sabordages sportifs.