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Libération
Interview

«La course au près nécessite une attention extrême»

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Questions à Fabien Delahaye 2e au classement général de la Solitaire du Figaro
publié le 22 août 2011 à 0h00

Les 46 participants de la Solitaire se sont élancés hier pour la 4e et dernière étape, qui mènera la flotte des Sables-d'Olonne à Dieppe. L'occasion d'aborder les aspects tactiques de la course au près avec Fabien Delahaye (Port de Caen-Ouistreham), 2e au général à 34'15 de Jérémie Beyou.

Vous avez la réputation d’aimer la course au près, dans le paquet, en opposition avec ceux qui s’écarteront loin de la flotte pour tenter des options différentes.

J'aime ça, oui. Essayer de gagner petit, faire des différences sur une manœuvre - la sortie du spi juste avant que l'adversaire ne le fasse, la bascule de vent qu'on sent dix secondes avant les autres… Ça se joue toujours sur les phases de transition [quand les conditions de vent ou de courant changent et qu'il faut adapter le pilotage, ndlr]. Cette manière de faire nécessite une attention extrême. En même temps, on navigue à vue. On passe son temps à regarder ce que font les autres.

Peut-on dire que les «gagne-petit» sont les plus forts ?

Peut-être. Sur une Solitaire, il y a un bon niveau d’ensemble et forcément, quand vous avez une flotte de bateaux, c’est que l’option de ces bateaux-là est proche de la trajectoire idéale. Le fait de se décaler, de jouer seul, paye rarement.

La part de la stratégie, celle de la tactique ?

La stratégie, c’est ce qui se passe avant la course : on travaille avec un météorologue, on confronte les points de vue… La tactique intervient après : la météo n’est pas une science exacte et il faut s’adapter aux concurrents. Ça peut se jouer à rien du tout, à 100 mètres près sur un placement, une renverse de courant… Des détails infimes, mais d’énormes différences. Celui qui gagne la Solitaire, c’est celui qui a suffisamment confiance