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Libération
Reportage

Carton plein pour le Mondial de foot des sans-abri

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La Homeless World Cup, qui se déroule à Paris jusqu’à dimanche et qui regroupe 53 nations, se veut une entreprise d’insertion des SDF.
par Hugo Jolion-David et Hicham Barrouk
publié le 25 août 2011 à 0h00

Difficile de rater l’entrée du «stade». Entre la musique d’ambiance et les chants des supporteurs, tout est réuni pour attirer le touriste en goguette sur le Champ-de-Mars. Depuis le week-end dernier, et jusqu’à dimanche, s’y déroule, au pied de la tour Eiffel, la neuvième édition de la Coupe du monde des sans-abri. Cinquante-trois nations se disputent le titre, dont le Brésil, champion sortant. Créée en 2003 par l’Ecossais Mel Young, président et cofondateur de la Homeless World Cup, cette compétition annuelle se dispute à quatre (un gardien et trois joueurs de champ). Les participants sont encadrés par près de 400 bénévoles pour un événement dont le budget, bouclé grâce à l’Etat, les collectivités locales et les instances du football, est évalué à un million d’euros.

L'organisation a même décroché Arsène Wenger comme président. Et Emmanuel Petit et Lilian Thuram, jamais bien loin quand il est question de bons sentiments, parrainent l'épreuve. Pour Kévin Crosnier, 28 ans et joueur de l'équipe de France, ce tournoi est avant tout un moyen d'insertion : «Quand on m'a proposé de faire partie de l'équipe de France des sans-abri, j'ai un peu hésité, mais je ne bossais pas. Mon agence d'intérim ne m'avait rien proposé depuis huit mois. Cette sélection m'a aidé à avancer. Je me suis bien calmé par rapport à l'alcool et aux sorties.»

Au-delà du résultat sportif, c'est bien l'aspect social qui prime ici. La Homeless World Cup est une entreprise qui utilise le football pour pr