ADaegu, Christophe Lemaitre vit des journées laborieuses. A chacun de ses pas hors du carré français du village des athlètes, le sprinteur d’Aix-les-Bains (Savoie) traîne dans son ombre une cohorte de fans. Les bénévoles des championnats du monde, féminines pour la plupart, l’adorent et le lui montrent. Les plus timides quémandent un autographe, les effrontées le veulent à leurs côtés pour une photo souvenir. Et lui ne sait pas dire non.
Hormis Renaud Lavillenie, homme fort du saut à la perche, les athlètes français peuvent tous traverser le stade en plein anonymat. Christophe Lemaitre, lui, n’en a plus vraiment le droit. Depuis la saison dernière, marquée par son chrono historique sous les 10 secondes au 100 mètres et son triplé (100 mètres, 200 mètres, 4 x 100 mètres) aux championnats d’Europe, le Savoyard a changé de planète. Au meeting Areva, en juillet au Stade de france, sa conférence de presse a attiré plus de médias que celle, pourtant dorée sur tranche, où étaient réunis les hurdleurs américain David Oliver et cubain Dayron Robles. Elle a duré près d’une heure et aurait pu se prolonger. Aux questions non plus, il ne sait pas dire non.
«nonchalance». Sa popularité grandissante, cet éternel adolescent l'accueille comme tout le reste : avec un sourire gêné, quelques mots pas toujours dans le bon ordre et la tentation de dire merci. «C'est plutôt sympa, ça prouve que les gens m'aiment bien et suivent ma progression», se borne à répéter celui dont