Pour des raisons polémiques ou sportives, ils devraient marquer les Mondiaux d'athlétisme qui ont démarré samedi matin à Daegu (Corée du Sud). Sélection subjective et galerie de portraits.
Caster Semenya, Afrique du Sud, 20 ans, 800 m
Championne du monde lors des derniers Mondiaux à Berlin en 2009, la Sud-africaine avait défrayé la chronique tant par son outrageante domination que par son allure très virile. Si elle gagne si facilement chez les femmes, c'est que c'est en réalité un homme, CQFD. Le raccourci avait fait flores et l'affaire avait fait grand bruit, toute l'Afrique du sud se réunissant derrière son athlète. A tel point que la fédération internationale lui avait imposée un test de féminité. Verdict: Caster Semenya est hermaphrodite avec une production de testostérone inhabituelle. Autorisée à concourir à nouveau depuis un an, elle s'est montrée discrète malgré une deuxième place au deuxième meeting de la Ligue de Diamant derrière la Jamaïquaine Kenia Sinclair (31 ans).
Oscar Pistorius, 24 ans, Afrique du Sud, 400 mètres
Quadruple champion paralympique, « Blade Runner » va devenir le premier athlète handisport à prendre le départ d'une course avec les valides dans un championnat du monde. Et relancer le débat: les lames de carbone sur lesquelles court cet homme amputé sous les genoux à l'âge de 11 mois suite à une maladie congénitale, lui procurent-elles un avantage. Oui avait tranché dans un premier temps, en 2008, la Fédération internationale qui lui fermait les portes des compétions valides. Des portes que le Tribunal arbitral du sport lui rouvrait finalement. Restait à Pistorius à se qualifier pour les Mondiaux, ce qu'il réussissait au printemps en bouclant le tour de piste en 45''07 (un chrono qui lui aurait permis de devenir champion de France): Pistorius devient un athlète « comme les autres ». Pas tout à fait. A Daegu, la Fédération internationale ne l'autorise à participer au 4 x 400 mètres que s'il est le premier relayeur, craignant que ses prothèses en carbone représentent un danger pour ses adversaires quand la course se déroule en peloton.
Liu Xiang, Chine, 28 ans, 110 m haies
Champion olympique en 2004 à Athènes, champion du monde en 2007 à Osaka, il était le grand favori de « ses » Jeux, à Pékin en 2008. Une blessure au tendon d'Achille, et, peut-être, l'étouffante pression qui pesait sur lui l'avaient contraint à un renoncement vécu comme un drame national en Chine. Très discret depuis, réservant à l'Asie la plupart de ses sorties en piste, Liu Xiang revient en forme cette année. A Shanghai et à Eugène aux États-Unis, il rivalise largement avec le favori de ces Mondiaux, l'américain David Oliver avec un temps de 13 secondes. Il arrive donc à Daegu sans pression et sans pépin physique et pourrait retrouver les podiums mondiaux pour un retour d'autant plus fracassant qu'entre lui, Oliver et le Cubain Robles, le 110 mètres haies promet d'être « la » course de ces Mondiaux.
Renaud Lavillenie, France, 25 ans, saut à la perche
Une des seules chances de titre mondial pour la France. Le favori annoncé du saut à la perche veut au moins faire une médaille, d'or plus particulièrement. Un résultat qui semble largement à la portée du médaillé de bronze de 2009 à Berlin et champion d'Europe 2010 à Barcelone, d'autant que l'Australien Hooker, champion olympique et du monde en titre est sorti dès les qualifications, samedi matin. Lavilennie se sait attendu mais ne se met pas de pression supplémentaire. Avec 5,90 mètres à Monaco