«Bolt est humain.» La phrase du jour, lâchée, hier, par Renaud Longuèvre, le coach «par intérim» de Christophe Lemaitre. Pas vraiment renversant, comme citation, surtout au soir d'une finale mondiale du 100 mètres. Mais qui pourrait oser mieux ? Bolt est humain, donc. Et, comme tous ses semblables, il n'est à l'abri de rien. Pas même d'un faux départ à quelques secondes d'aller chercher un deuxième titre mondial consécutif que personne n'aurait eu le culot, l'effronterie ou tout bêtement le talent d'aller lui contester.
Rappel des faits. A 20 h 45 (heure locale), dimanche 28 août, le stade de Daegu fait silence pour respecter le sacré de l’instant. Les huit finalistes du 100 mètres se plient dans les starting-blocks. Un casting presque classique, avec trois Jamaïcains et un Américain, mais gentiment bousculé par la présence de deux jeunes Français, aux couloirs 1 et 8, Jimmy Vicaut et Christophe Lemaitre. Usain Bolt est au 4. Au centre de l’écran. A sa place. Avant le départ, il a servi au public et aux caméras son numéro habituel, clins d’œil, grimaces, clowneries… La panoplie complète, en insistant sur son caprice du moment, une tignasse en crête et une barbe de détenu.
Pitbull. Il est lui-même, l'homme de tous les records, le phénomène du sprint, le maître de la piste. Lemaitre le racontera après la course : «En chambre d'appel, il était comme d'habitude, il déconnait avec tout le monde.» Et pourtant, sa soirée va tourner à la mauvaise far