Le plus sympa qu’ait fait Sergueï Bubka pour son fils n’est certainement pas de lui avoir donné le même prénom que lui. La décision la plus judicieuse qu’il ait pris dans son éducation sportive, c’est sans doute de l’avoir détourné de l’athlétisme pour l’aiguiller vers le tennis. Certes, à 24 ans, Bubka junior ne fait que découvrir le haut niveau quand, au même âge, son père – recordman du monde depuis 1993 et son saut à 6,15 mètres – était déjà le patron du saut à la perche et le seul homme à plus de 6 mètres, mais on imagine le poids s’il avait dû traîner son état civil sur les sautoirs.
«J'ai fait un peu d'athlé mais mon père a préféré que je fasse un sport où on ne me compare pas à lui», raconte-il dans un français parfait (il partage sa vie entre Kiev et Monaco où il s'entraine parfois avec Novak Djokovic). «Et puis, le tennis c'est un jeu drôle», justifie-t-il. En intégrant le tableau final de l'US Open, il s'est qualifié pour la première fois de sa carrière en Grand Chelem, après sept tentatives infructueuses. Mieux, il a remporté son premier match, s'offrant le droit d'accéder au second tour et d'y défier Jo-Wilfried Tsonga, ce jeudi.
Un service à 252km/h
Au premier tour, Bubka Jr (207e mondial) a sorti l'Autrichien Haider-Morer (73e): «La plus belle victoire de ma carrière», commente celui qui se définit comme un joueur «agressif et bon serveur». A Montréal, il y a trois semaines, il s'est distingué par la violence de son service. Du haut de son 1,80 m,