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Mahiedine Mekhissi-Benabbad, le bronze pour se faire pardonner

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Daegu . Repêché pour les Mondiaux malgré son altercation avec Mehdi Baala en juillet, le Français a terminé troisième du 3000 m steeple hier.
publié le 2 septembre 2011 à 0h00

Ses proches le décrivent comme un grand timide. A l’écouter parler face au micro d’une voix à peine audible, on jurerait qu’il serait prêt à payer cher pour s’échapper en courant. Et pourtant, Mahiedine Mekhissi-Benabbad ne fait jamais rien dans la discrétion. A Pékin, aux Jeux de 2008, sa médaille d’argent olympique le plonge bien malgré lui dans une sulfureuse polémique. Trop beau trop vite, lui reprochent les médias, prompts à juger douteuse une performance sortie de nulle part. A Monaco, le 22 juillet, son échange de coups de poing avec Mehdi Baala après l’arrivée du 1 500 mètres le transforme sur le champ en vedette de YouTube. Hier soir, à Daegu, sa médaille de bronze en finale du 3 000 mètres steeple a fait l’objet d’une réclamation du clan français, le Kenyan Kipruto, deuxième à l’arrivée, ayant manifestement dévié sa course pour l’empêcher de passer dans les cinq derniers mètres.

Trémolos. Difficile à percer, Mahiedine Mekhissi-Benabbad. Son coach et ami d'enfance, Farouk Madaci, le raconte avec les larmes aux yeux et des trémolos dans la voix. «Un type en or, un cœur gros comme ça, un champion hors normes.» Elevé dans une famille modeste de dix enfants, originaire d'Algérie, il découvre l'athlétisme devant sa télévision. Et aime aujourd'hui répéter, au risque d'en faire trop, avoir rêvé depuis l'enfance de battre un jour les Kényans. «Je les regardais sur mon écran, ils gagnaient toujours. Alors je me suis promis que je devrai tout fair