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Libération
Reportage

Tokoroa, le rugby au biberon

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La ville du nord de la Nouvelle-Zélande est une pouponnière d’internationaux.
publié le 12 septembre 2011 à 0h00

Quel est le point commun entre la star du rugby australien, le demi de mêlée remplaçant de l'Irlande et l'entraîneur-adjoint de la Russie ? Tokoroa, bourgade de 15 000 habitants aux confins du Waikato et de Bay of Plenty (Nord). Pour y parvenir, il faut emprunter des routes vallonnées à flancs de collines volcaniques. A droite, de la verdure à perte de vue. A gauche, des forêts prêtes à être débitées. Nous sommes dans l'eldorado de l'élevage kiwi, la région où les agriculteurs sont riches. Au bord de la route se succèdent les pancartes de la coopérative laitière Fonterra : «It starts here.» Le point de départ des tranches de fromage des McDo du monde entier.

Tokoroa ressemble à toutes ces villes sans âme des nouveaux mondes : des rues rectilignes plantées de pavillons et de gazons bien entretenus. Des supérettes de quartier, une salle polyvalente, des écoliers en uniforme qui profitent de la fin de la semaine. Difficile d’imaginer que nous sommes dans le bourg le plus influent de la Coupe du monde. Car, en matière de rugby, Tokoroa ne rime pas avec trou à rat. Les deux lycées de la ville ont éduqué six protagonistes du Mondial, fine fleur d’une flopée de rugbymen qui vendent leur talent dans le rugby, à XV ou à XIII, sur quatre continents. Plus étonnant, Tokoroa brille avec cinq maillots différents, grâce aux règles de nationalités plutôt larges du rugby international.

Sont passés par la cité forestière : Quade Cooper, ouvreur de l’Australie, les All Blacks Keven Meal