Au Pass' n' Punt, nos consultants particuliers, uniquement dédommagés en liquide, Doug, Big Al, Peter, Eddie The Eagle Ian et Kirk avaient tiré les cartes : «Attention, les Japonais viennent de remporter la Pacific Cup sous la direction d'un coach de génie, l'ancien All Blacks John Kirwan. » A cette heure-là, l'éthylo marquait moins le quart et l'attention godillait entre des récifs qui, mise au point effectuée, s'apparentaient à des pintes vides. Effectivement, samedi, au North Harbour Stadium d'Auckland la partie s'est jouée à double sens et les Cherry Blossoms furent loin d'être corrigés. Car les Bleus ont servi une infâme bouillasse en guise de deuxième mi-temps, marquée par la faillite frauduleuse du triangle Rougerie, Estebanez, Trinh-Duc, ce dernier remplacé par un Skrela lunaire qui finit par se carboniser l'épaule sur un plaquage kamikaze.
Bricolage. Seule la mêlée a tenu la route (pas très difficile face à un pack poids léger). Derrière, les Japonais ont envoyé du jeu à plein bouillon - Tora ! tora ! tora ! - faisant tourner en bourriques une défense tricolore frappée de torticolis. Si l'équipe de Marc Lièvremont recèle un sou de french flair, c'est uniquement celui du bricolage, car le score flatteur (47-21) cache la misère d'une bicoque qui prend l'eau.
Difficile dans ces conditions de briller pour le bleu des Bleus, Raphaël Lakafia, 22 ans, dont c'était la première «vraie» sélection après un match de préparation contre l'Irlande.