Menu
Libération

Graham Mourie, l’homme qui a dit non

Article réservé aux abonnés
publié le 15 septembre 2011 à 0h00

Son entrée au Mozaïk Caffee ne passe pas inaperçue. Graham Mourie, capitaine légendaire des All Blacks de 1976 à 1982 (avec un crochet par Paris et le PUC en 1977), demeurera éternellement un homme à part. En 1981, la tournée des Springboks mit la Nouvelle-Zélande en ébullition, coupant littéralement en deux l’opinion publique, parfois des familles et des clubs. Les opposants vilipendaient la présence de représentants de l’apartheid sur le sol kiwi alors que les autres entendaient ne pas mélanger sport et politique. Un débat conclu en apothéose par le bombardement de l’Eden Park par un petit avion larguant des sacs de farine sur les joueurs. Au milieu de cette mêlée, un homme, un seul, Graham Mourie, refusa d’affronter les «Afrikaners».

«Bien sûr l'apartheid m'insupportait mais je savais que cette tournée ne serait bonne ni pour le rugby, ni pour la population. Capitaine des Blacks, j'étais le représentant de mon pays, conscient que lors des tournées de 1949 et 1970 chez les Boks, les Sud-Africains avaient interdit la présence des Maoris au sein de notre équipe sous prétexte que les spectateurs les agresseraient. Même si j'étais en phase avec les opposants, je n'ai pas participé aux manifestations, préférant rentrer travailler à la ferme. Je pressentais que des voyous souffleraient sur les braises. Effectivement, des Hells Angels en ont profité pour se battre avec les flics.»Cette tournée contestée, seul et unique épisode où le rugby fit division, constitua une mauva