Parfois, un simple effort de mémoire suffit pour comparer une défaite à une autre. Mais après le 2-0 en faveur de l’Espagne vendredi soir, au terme de la première journée de la demi-finale de Coupe Davis opposant Rafaël Nadal et compagnie à l’équipe de France sur la terre battue de Cordoue, les historiens ont été appelés. Avant ça, Richard Gasquet avait remporté quatre jeux face à Nadal (3-6, 0-6, 1-6) et Gilles Simon deux de plus contre David Ferrer (1-6, 4-6, 1-6), ce qui fait peu. Les historiens ont donc dit que jamais depuis 1904 et la création de la Coupe Davis, l’équipe de France n’avait marqué aussi peu de jeu (10) lors des deux premiers simples. Et il faut remonter à 1937 pour déplorer un score vierge dans la colonne des sets gagnés.

Voilà le triste bilan comptable des matchs qui ont opposé Nadal à Gasquet et Ferrer à Simon vendredi dans la somptueuse arène de Cordoue. La veille, le capitaine des bleus avait surpris - et laissé dubitatif - son auditoire en titularisant Gasquet pour affronter Nadal, que tout le monde croyait touché par sa défaite épique de lundi dernier face à Novak Djokovic en finale de l’US Open, et pour le moins entamé par son retour express au pays. Il se disait aussi que tout était possible pour le Français puisque, dans un autre siècle, alors que Gasquet et Nadal étaient encore des gamins, le Biterrois martyrisait le Majorquin sur le court.

«Cassure». Il faut se faire une raison : ce Gasquet n'existe plus. Vendredi, il a quitté l