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Libération

Des oreilles en grappes aux Vendanges de Nîmes

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Faena. El Juli, Mario Aguilar, José Tomas et David Mora se sont distingués au cours des corridas de la 34e feria d’automne.
publié le 22 septembre 2011 à 0h00

Nîmes, jeudi. La grande émotion du toro qui largue les amarres est venue quasiment à la nuit. Elle est arrivée sous les traits d’un Miura blanc, roux, noir, rouleur de mécaniques. Datilero, 630 kilos. Elle a surgi après plus de deux heures de grisaille d’où a affleuré le toreo orthodoxe et classique du vétéran Angel de la Rosa. Puis Datilero a électrisé Nîmes. Javier Castaño n’est certes pas un génie de la tauromachie. Mais il pige vite, a lu Esplá dans le texte et a en ce moment un petit vent en poupe. Ça tombe bien, Datilero est comme le Mistral et Castaño scénarise la bouleversante combativité de ce Miura qui déboulait du diable Vauvert dans des charges magnanimes où il jetait l’argent de sa bravoure par la fenêtre. Il l’a donc, à la pique, placé trois fois au diable Vauvert, et Datilero dans ce trot accéléré commun aux Miuras et aux piliers au rugby est venu, sous les ovations, s’abattre sur le picador Tito Sandoval et le cheval Puchano.

Bob l'éponge. Même mise en scène à la muleta. Castaño l'appelle du bout du monde, Datilero, ni une ni deux, déboule force 10, mais tête à mi-hauteur dans la muleta. La musique joue, Nîmes est debout. Faena moyenne mais Castaño le tue d'une estocade. Datilero a le bon goût de mourir avec une certaine théâtralité. Vuelta posthume, 2 oreilles pour Castaño.

Vendredi, El Juli écrase la concurrence : 4 oreilles. Les deux premières devant un Zalduendo de bonne composition, les deux autres face à Tren, <