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Libération

On ferme, célébrités

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Monumental. La plaza de toro de Barcelone présentait ce week-end son ultime corrida.
publié le 29 septembre 2011 à 0h00

Samedi 24 septembre, avant-dernière corrida de l'histoire de la tauromachie à Barcelone. Primo : la musique de l'orchestre municipal de Bonanova joue Els Segadors, l'hymne catalan. Deuxio : Morante, contre l'usage, fait le paseo découvert et dans un habit noir comme pour porter le deuil azabache de la Barcelona de los toros. Tertio : cape et muleta en main, il expose ce qu'est l'art du toreo : un truc qu'on dira magique faute de mieux, à peu près indicible, qui peut en deux secondes retourner une foule comme un gant, vous casser les cordes vocales, vous faire embrasser votre voisin, vous faire beaucoup parler pour ne rien dire, vous rendre muet pour en dire encore plus.

Toyotisme. Samedi, entre la sima, le précipice, et la cima, le sommet, entre le désastre et l'apothéose, Morante de la Puebla. C'est-à-dire la tauromachie. Son premier toro de Nuñez Del Cuvillo n'a pas de race et plie les gaules rapidement. Son second envoie des coups de corne en tous sens, et tous ces sens n'en ont aucun pour lui. Alors, comme Morante n'est pas du genre à faire du baratin taurin pour recueillir les applaudissements des simples consommateurs de corridas qui pensent qu'un torero doit s'agiter devant l'inutile, il met en pratique le principe numéro 1 du toyotisme : réduire les coûts et éviter le gaspillage. Donc, il tue son toro illico presto d'une très vilaine estocade et reçoit sur la tête la colère très peu divine de 17 584 furieux, moins q