Muet en attaque mais plaqueur intraitable face aux Blacks, Vincent Clerc pourrait profiter du match contre une poreuse équipe des Tonga, demain, pour reprendre la tête au classement des marqueurs d'essais de la Coupe du monde. Avec quatre réalisations il figurait avant le dernier match de poule au deuxième rang derrière l'Anglais Chris Ashton. A l'issue de la victoire de la France sur le Canada, il était même le seul Français titulaire à dans «l'équipe de la semaine» concoctée par la presse néo-zélandaise. Un honneur salué d'un sourire timide. «Franchement, je l'ignorais. Disputer le quart de finale m'excite davantage que ce challenge anecdotique.»
Intérieur, extérieur. Malgré 53 sélections en bleu ajourées de 33 essais, le Toulousain Vincent Clerc, 30 ans, demeure d'une discrétion waterproof. Pas le genre à plaquer une table de nuit au petit matin ni à prendre l'autoroute au volant d'une voiturette de golf pour aller acheter de la bière. Pas le genre non plus à faire l'avion dans l'en-but comme autrefois le Biarrot Bernat-Salles. La tape sur les fesses de ses partenaires suffit à son bonheur.
Ailier crocheteur, solide défenseur et surtout formidable finisseur («Match winner dans le money time» en sabir sportif), on peut lui attribuer la longue déprime de l'équipe d'Irlande. En 2007, la planète ovale promettait Tournoi et Grand Chelem au XV du Trèfle. Le 11 février, deux minutes avant le coup de sifflet final à Croke Park, le grand oratoire d