La grande maison grise est bien cachée sous les arbres qui longent les méandres d’un petit ruisseau. Ni barrière, ni portail. Marco Simoncelli se promène tranquillement dans la luzerne avec Max, son vieux berger allemand. Au loin, les murailles de Saint-Marin. Vers l’est, l’Adriatique dessine une ligne d’horizon brumeuse. Le village italien de Coriano est perdu dans cette campagne vallonnée, à deux kilomètres du circuit de Misano Adriatico, au sud de Rimini. Marco Simoncelli, c’est une énorme tignasse frisée et 1,80 m. Grand, pour un pilote moto. Et il pèse près de 80 kg. Résultat : il use les pneus plus vite que les autres, consomme plus d’essence aussi… Pourtant, à 24 ans, l’ex-champion du monde 250 cc est devenu une sorte de nouveau héros du circuit MotoGP. Presque la relève de son voisin de palier multimillionnaire, Valentino Rossi, neuf fois champion du monde, qui habite à trois kilomètres. Dans la région de la Romagne, les circuits abondent. Et comme beaucoup de gamins du coin, Simoncelli possède un moteur à la place du cerveau.
Sa famille est originaire de Riccione, sur le bord de mer où Paolo, le père, et sa femme, Rossella, tiennent une gelateria assez réputée. Lorsque son père décide d'acheter ce bout de ferme, Marco n'a que 8 mois. Très vite, les champs qui entourent la maison familiale n'ont aucun secret pour lui. Marco est casse-cou. «A 4 ans, on m'a offert un mini-engin de cross et je tournais comme un fou dans la vigne. Trois ans plus tard, j'ai eu