Photo magnifique dans The Dominion Post de Wellington. Un visage net en arrière-plan d'un ballon flou. Jonny Wilkinson, 32 ans, plein cadre sur un quart de page. Et soudain, ce n'est plus «Jonny belle gueule», «L'ange blond», «L'homme au pied d'or» ou «L'assassin chausse du 44.» Ces traits creusés de fatigue appartiennent à un homme mûr en plein boulot. Tout s'éclaire. La machine Wilkinson, qui alimente depuis des années les Anglais et désormais le RC Toulon en points marqués au pied, a pris tout à trac un coup de vieux. Usée au point de hoqueter, se gripper et même s'enrailler. Le jeune premier, parapheur du titre suprême en 2003 pour la Rose grâce à un drop à l'ultime minute, traîne désormais sa misère derrière le Géorgien Merab Kvirikashvili au tableau des réalisateurs.
Pour Jonathan Peter Wilkinson, obsédé du geste juste, monomaniaque de la réussite, la compétition tourne au cauchemar. Déjà migraineux dès que ses statistiques décrochent du 100%, on l'imagine aujourd'hui patient prioritaire de la cellule d'aide psychologique du docteur Martin Johnson, le sélectionneur anglais. Sans vouloir l'accabler, fût-il citoyen de Sa Majesté, compatriote de Mike Tindall et employé d'un marchand de comics toulonnais, les chiffres ne mentent pas. Ils disent que Jonny marche sur ses lacets. Le meilleur réalisateur de la Coupe du monde, avec 275 points inscrits en quatre participations, affiche en Nouvelle-Zélande un bilan médiocre : 3 rencontres, 26 po