Qualifiée pour l'Euro 2012 mardi soir après son nul face à la Bosnie (1-1 à Saint-Denis) parce qu'elle s'est accrochée aux branches et parce que le défenseur adverse Emir Spahic a perdu la tête sur l'action du penalty égalisateur de Samir Nasri, l'équipe de France a, pour reprendre la seule phrase lâchée après la partie par le défenseur Patrice Evra, «fait le boulot». Entre une Fédération sens dessus dessous, la succession des affaires (primes de 2010, quotas, Bernès) et un héritage sportif minimal (un bon gardien et point barre), le sélectionneur Laurent Blanc n'a pas eu la vie facile. Il s'en est tiré. Avec quelles perspectives ?
Les certitudes
Quatre joueurs : le gardien Hugo Lloris, le défenseur Eric Abidal, le milieu Yann M'Vila et l'attaquant du Real Karim Benzema. Le premier nommé va y gagner le brassard de capitaine, qui a volé de bras en bras depuis un an : une parabole du terrain meuble sur lequel Blanc a construit la maison. Sinon, aucun joueur n'affiche le moindre doute (même loin des micros) sur l'état d'esprit de ses coéquipiers : il faut savourer cela à l'aune d'une expédition sud-africaine où Franck Ribéry tournait le dos en plein match à Yoann Gourcuff pour le mettre dans la merde. «On a énormément souffert, a expliqué le défenseur Adil Rami après la Bosnie. Il y avait beaucoup de doute sur nous il y a quatorze mois. On était jeunes [sic]. Là, on a enlevé l'épine qu'on avait dans le pied durant ces éliminatoires.