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Libération

George Nepia, une pièce à convictions

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publié le 13 octobre 2011 à 0h00

Seule la Nouvelle-Zélande peut offrir un hommage théâtral à un joueur de rugby. Et quel joueur. George Nepia, arrière mythique des All Blacks au sein de l'équipe des Invincibles. Trente victoires en autant de rencontres lors d'une tournée en Grande-Bretagne, France et Canada en 1924-1925, 838 points marqués pour 116 encaissés. Mais avant de disputer l'ensemble des matchs, Nepia, comme les autres, s'était coltiné un mois et demi de bateau. Les avants entretenaient leur condition physique en pelletant le charbon. Les arrières effectuaient des tours de pont pendant que le prodige expédiait le ballon dans la fumée des cheminées. Et lorsque flottait le nuage gris du mal du pays, le gamin d'Hastings empoignait la guitare. I, George Nepia, donnée pendant la Coupe du monde au Q théâtre d'Auckland, raconte l'aventure de cette bande de péquenots éberlués par un monde inconnu. La circulation à Londres, le champagne à Paris, la fiesta à Toulouse et ces réceptions interminables à serrer des paluches, même celle de la reine d'Angleterre.

Joueur d'instinct, Nepia, tout juste 19 ans, faisait par la même occasion l'apprentissage de la rigueur All Blacks. Sur scène, l'acteur Jarod Rawiri, étonnant sosie du héros, provoque les rires du public par des mimiques incrédules face aux hurlements de sergent-chef du coach. Réfléchir, s'organiser ? Nepia ne pensait qu'à s'amuser comme avec les copains du Maori Agricultural College ou du club de Hawke's Bay. Son talent tenait du diamant brut reb