Le jeu des All Blacks néo-zélandais, qui affrontent l'Australie dimanche en demi-finale de «leur» Coupe du monde, s'écrit un peu là, dans le hall centenaire de la Auckland Grammar School, avec ses airs de Poudlard (le lycée de Harry Potter). «Tous les matins, on réunit ici nos 2 500 élèves, de 8 h 55 à 9 h 15», explique Grant Hansen, directeur du sport dans ce prestigieux lycée. Objectif : «Leur rappeler de donner le meilleur pour qu'ils soient compétitifs, comme le veut notre maxime : "Per angusta ad augusta'' [Vers les sommets par des chemins étroits, ndlr].»
Modèle. Accrochés aux murs boisés, les portraits des anciens directeurs de l'école. John Graham est l'avant-dernier. All Black à 22 reprises dans les années 60, puis président de la fédération, il représente un modèle parfait pour les jeunes pousses de la Grammar School, l'école qui a formé le plus d'internationaux en Nouvelle-Zélande. Depuis sa fondation, en 1869, elle a fourni 51 joueurs au XV à la fougère argentée, dont Grant Fox ou Doug Howlett. L'idée, c'est d'entretenir le mythe des glorieux anciens, pierre angulaire du système local.
En Nouvelle-Zélande, les gamins biberonnent au rugby. «C'est un privilège de venir ici, on est reconnus dans tout le pays, s'enorgueillit Grant Hansen. La Grammar School est une école à l'ancienne. Les garçons s'adressent aux adultes en disant "Sir" ou "Mister", on les appelle par leur nom de famille.»
L'uniforme est obligatoire, de