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Libération
Envoyé spécial

Des All Blacks pas chair payés

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Pour faire fortune, la plupart des Néo-Zélandais doivent s’exiler loin du pays du rugby roi. Même une victoire dimanche, en finale de «leur» Mondial, leur rapporterait moins qu’aux Bleus.
Les revenus des joueurs néo-zélandais qui, pour les meilleurs, cumulent trois maillots (province, Super 15, All Blacks) s’avèrent inférieurs à ceux pratiqués en France. (AFP)
publié le 21 octobre 2011 à 0h00

Derrière le comptoir du Pass n' Punt, à Auckland, le grand type blond aux faux airs d'Imanol Harinordoquy (en moins cabossé) est All Black. Et il bosse. Comme barman. Richard Haddon, 21 ans, 1,93 mètre, 106 kilos, a été champion du monde des moins de 20 ans, avec les Baby Blacks en 2010. «On a collé 67-13 aux Australiens», rigole-t-il. Formé au Marist North Harbour Rugby Club, le troisième ligne centre vient de signer à Ponsonby, le club historique d'Auckland dans le championnat des provinces. «Durant la saison [qui compte une vingtaine de matchs, ndlr], précédée de deux mois de préparation physique, je gagne 1 000 dollars néo-zélandais [580 euros] par semaine, le salaire minimum pour un jeune. Ça peut monter ensuite jusqu'à 4 000 dollars. Début décembre, je saurai si j'intègre une équipe du Super 15 [compétition internationale regroupant des clubs australiens, néo-zélandais et sud-africains]. Après ? J'espère devenir All Black, sinon, je partirai en Europe, parce que le rugby est avant tout une façon de découvrir le monde. J'aime beaucoup le Stade français, mais l'Angleterre constituerait une expérience enrichissante.»

Primes. Pas facile de comprendre le rugby néo-zélandais, organisé de façon si différente du nôtre. En club (saison d'avril à août), les joueurs demeurent de purs amateurs alors que le niveau correspond à la troisième division. Le championnat des provinces (équivalent du Top 14) se déroule, lui, de fin juillet à mi-octobre et