Ils ne sont pas les plus beaux, les plus télégéniques, les plus flamboyants. Souvent sous-estimés par rapport à leurs coéquipiers de l’arrière, les avants néo-zélandais ont pourtant porté leur équipe en finale. Des bouchers de l’ombre qui méritaient un coup de projecteur.
Keven Mealamu
Talonneur, 1,81 m, 106 kg 91 sélections
«Keevey» est considéré depuis quatre ans comme le meilleur talonneur du monde, avec William Servat et le Springbok Bismarck du Plessis. Centre de gravité bas, le capitaine des Auckland Blues charge aux quatre coins du terrain. Aussi dynamique sur le pré que discret en dehors, il vient, à 32 ans, de prolonger son contrat avec la fédération. Parce que pour un gamin samoan élevé entre les quartiers pauvres d’Auckland et le bled paumé de Tokoroa, le maillot noir a peut-être plus de valeur que pour d’autres. Hyperprofessionnel, souriant et disponible, Keven Mealamu fait figure d’exemple. Sa voix douce et posée n’est en revanche pas mélodique aux oreilles de ses adversaires, qu’il met inexorablement sur les fesses. L’Irlandais Brian O’Driscoll peut en témoigner, qui laissa une épaule en 2005, victime d’un attentat de Tana Umaga et du talonneur. Pour sa troisième Coupe du monde, l’échec n’est pas une option. Mealamu l’a encore prouvé avec une demi-finale d’anthologie, où il fut l’avant le plus en vue balle en mains, avec quarante-deux mètres gagnés en onze charges.
Owen Franks
Pilier, 1,85 m, 119 kg 30 sélections
A 23 ans, le pilier droit affiche déjà un C