C’est une histoire qui dégueule de coups. Coups donnés et coups reçus (surtout). Coups de blues et coups de cœur. Coups bus et coups de pute. Coups durs et coups de tête. Coups de grâce et coups de folie. C’est un retripatouillage de la formule «un esprit sain dans un corps sain» en une question : comment ressouder les neurones quand lâche de toutes parts ce corps outil de travail et objet de tous les investissements narcissiques, censé être votre meilleur ami qui se transforme en votre pire cauchemar. A l’heure de la finale de la Coupe du monde, c’est le rugby côté déprime, défonce et rédemption.
C'est l'histoire d'un gamin picard qui, à 3 ans, «a déjà soulevé le canapé et jeté le chat au feu» et se lancera plus tard à corps perdu (l'expression aurait pu être inventée pour lui) dans une course qu'il finira brisé, physiquement et mentalement. En 1998, son 1,86 m et ses 100 kilos n'échappent pas aux radars des recruteurs du Stade français. On lui offre Paris, la liberté, le rugby pro, l'argent sur un plateau. On lui suggère qu'il est le Lomu (le golgoth néo-zélandais) blanc. Vous dites à un jeune UMP qu'il y a du Sarkozy en lui ou à un cadet de l'US Chipilpo-les-Bains que sa technique n'est pas sans similitudes avec celle de Lionel Messi, il ne sera pas plus fier. On lui promet l'équipe de France, des adversaires renversés sur le cul d'un coup d'épaule, des pelletées d'essais et tous les bénéfices collatéraux. Il a 18 ans. Max Guazzini, l'alchimiste qui veut transform