«Ah, mais vous êtes Luc Alphand ? - Oui, oui. Enfin, ce qu'il en reste !» L'ancien vainqueur de la Coupe du monde de ski n'a rien perdu de son humour. Toujours d'attaque pour chambrer et rire de la vie. Pourtant, Alphand revient de loin. De très loin même depuis son grave accident de moto lors de la Rand'Auvergne en juin 2009. Le descendeur de Serre-Chevalier, élevé chez les sœurs, remercie toujours le bon Dieu d'être encore capable de marcher. Pourtant après le ski et les rallyes-raids, le voilà prêt, à 46 ans, à se lancer dans la Transat en double, à bord d'un monocoque 60 pieds avec Marc Thiercelin.
Luc Alphand qui, le soir après les compétitions de ski, trouvait toujours le moment de placer au coin d'un bar et devant une bière que «la vie est comme une échelle de poulailler, courte et pleine de merde» a bien failli s'en rendre compte sur pièce. «Après mon accident, normalement j'aurais dû être tétraplégique», dit-il en s'écartant devant une jeune femme en fauteuil roulant devant la gare de la Part-Dieu. Luc Alphand la suit de ses yeux noirs. Le regard dans le vague, il se souvient. «J'avais les cervicales pétées, avec un bout de moelle épinière qui sortait, raconte-t-il. Le professeur Jean Chazal, du CHU de Clermont-Ferrand, m'a prévenu qu'en déluxant les vertèbres il y avait un vrai risque que je reste tétraplégique.» Lors de sa chute, Alphand est tombé sur la tête et s'est pris les 100 kilos de la moto sur la nuque. «Mon