Prononcez le nom de Hermann Tilke, cinquante circuits dessinés depuis plus de vingt ans, dans un paddock de F1, et vous récolterez au mieux une moue dubitative, surtout de la part des pilotes. Insipides, artificiels, sans âme… Ses circuits, sur lesquels se déroulent la plupart des Grands Prix du championnat, sont critiqués.
Cet Allemand de 56 ans pourrait toutefois faire taire les critiques ce week-end avec l’avènement de la F1 en Inde sur le circuit de Buddh, dans les faubourgs de New Delhi.
Votre première réalisation sur un circuit ?
En 1984 : de petites modifications sur une route d’accès au circuit du Nürburgring. Le contrat avait rapporté 600 Deutsche Marks à la petite société que je venais de créer. Je n’avais alors jamais imaginé pouvoir transformer ou construire un circuit entier. Depuis, nous avons travaillé sur 55 dossiers de circuits, dont pas mal sont utilisés pour la F1.
Qu’est-ce qui est le plus facile, modifier un circuit existant ou partir d’une feuille blanche ?
Si vous prenez un circuit traditionnel, il faut tenter d'en préserver le caractère, penser à son histoire et à son atmosphère. Partir d'une feuille blanche n'est pas plus simple, car vous devez composer avec les contraintes du terrain et un budget souvent calculé au plus juste [à moins de 100 millions d'euros, inutile d'espérer faire sortir de terre un circuit moderne, ndlr]. Finalement, la feuille n'est jamais blanche. L'architecte n'est jamais totalement libre, il doit toujours s'adapter.
Comment travaillez-vous ?
En général, le cahier des charges nous impose un tracé d’environ 5 kilomètres, avec une ou deux longues lignes droites que nous devons raccorder