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Portrait

Joe Frazier, à l’Ali à la mort

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Mohamed Ali, mort d'une légendedossier
Il a boxé et vécu dans l’ombre du «Greatest», qu’il battit en 1971, dans le premier «combat du siècle».
1971. Contre Joe Frazier au Madison Square Garden de New York. Pour la première fois, Ali va au tapis. (AFP)
publié le 9 novembre 2011 à 0h00

Ses bourreaux auront été Muhammad Ali et George Foreman, les seuls à l’avoir battu sur le ring. Mais c’est un cancer du foie, diagnostiqué il y a un mois, qui a mis hier KO pour le compte Joe Frazier, 67 ans. La carrière et la vie de Frazier «le besogneux» restent liées à celles d’Ali «the Greatest», qui le martyrisa autant avec ses mots qu’avec ses poings.

Frazier, fils d'un couple d'exploitants agricole de Caroline du Sud, et membre d'une fratrie de treize frères et sœurs, quitte l'école très jeune pour enchaîner les petits boulots mal payés et de plus en plus éloignés de ses racines du Sud, jusqu'à se retrouver à charrier des quartiers de viande dans un abattoir de Philadelphie. Il y reviendra plus tard pour s'y entraîner en frappant les morceaux de barbaques pendus à des crochets. Une idée qui sera reprise par les scénaristes des Rocky de Stallone. Mais c'est en voulant perdre un peu de son embonpoint naturel que le jeune Frazier se retrouve à transpirer dans une salle. Le genre d'endroit où il y a toujours un type pour repérer les boxeurs nés. Or Joe Frazier est doté d'une sacrée vitesse de bras et surtout d'un crochet gauche dévastateur. C'est encore le hasard qui va l'envoyer aux Jeux olympiques de Tokyo en 1964, où il décroche l'or.

Un titre olympique dans la catégorie des lourds, ça vous pose son homme. Passé professionnel dès 1965, Joe Frazier, qui semble cacher une enclume dans chacun de ses gants, doit alors prouver aux nombreux sceptiques qu’il a l’étoffe