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Libération
Portrait

La France par monts et par eaux

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Cet été, l’alpiniste Lionel Daudet a entamé un tour exact de l’Hexagone par les frontières et le littoral. Soit 6 400 kilomètres et une année de périple à pied, à vélo ou en kayak, seul ou accompagné.
par François Carrel, Grenoble, de notre correspondant.
publié le 12 novembre 2011 à 0h00

Aiguille d'Entrèves, à 3 600 mètres dans le massif du Mont-Blanc, le 13 août, Lionel Daudet, perché entre France et Italie, accueille son compagnon de cordée, Philippe Pellet, en riant : «Et un de moins !» Il reste tant d'autres sommets sur son chemin… pas moins d'un millier, parsemés sur près de 6 400 kilomètres d'un étonnant périple : à 43 ans, l'alpiniste, aventurier et écrivain Lionel Daudet, dit «Dod», s'est lancé dans un tour de France inédit. Parti le 11 août du mont Blanc, il suit depuis le tracé exact des frontières terrestres et des côtes de l'Hexagone, s'interdisant tout mode de locomotion motorisé. Il remonte vers le Nord, puis longera les littoraux de la Manche et de l'Atlantique, au plus près de la côte. Il devrait atteindre le pied des Pyrénées en janvier et rallier, si tout va bien, la Méditerranée deux mois plus tard. A la fin de l'été 2012, après une longue remontée de la frontière franco-italienne, il retrouvera le mont Blanc.

Ce matin-là, les Alpes s'étendent à perte de vue au sud de l'aiguille d'Entrèves, sublimées par le soleil levant : des milliers de pics, dômes et aiguilles. Au milieu de ce chaos serpente la frontière, jusqu'à la Méditerranée, invisible. Aujourd'hui, Dod enchaînera avec Philippe Pellet, dit «Tronc», l'aiguille de Toule, le Grand Flambeau, la pointe Helbronner, les aiguilles Marbrées et la dent du Géant : quatorze heures d'alpinisme haut perché entre le Val d'Aoste italien et le glacier du Géant français, par des itinéraires c