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Libération
grand angle

Kamikazes de proue

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Dans chaque équipage de la course Volvo autour du monde, le «bowman» est celui qui doit changer les voiles d’avant et monter au mât en pleine vitesse, au péril de sa vie. Rencontre avec ces marins de l’extrême.
Deux «bowmen» lors de la précédente édition de la Volvo Ocean Race, tour du monde par étapes et en équipage. (REUTERS)
publié le 14 novembre 2011 à 0h00

Relier Alicante au Cap, traverser 6 500 miles (10 450 km) nautiques sur un monocoque taillé pour filer dans des conditions extrêmes : six voiliers se sont lancé samedi 5 novembre à l'assaut de la première des neuf étapes de la Volvo Ocean Race qui se déroule tous les quatre ans (1). Cette course autour du monde en équipage d'une durée de huit mois est réputée l'une des plus rudes. Pour les voiliers (deux ont déjà rebroussé chemin pour réparer après une semaine de navigation) et aussi pour les équipages. Véritables Formule 1 de la mer, les monocoques de la Volvo longs de 70 pieds (21,33 mètres), conçus pour foncer à des vitesses approchant les 25 à 30 nœuds (près de 50 km/h), sacrifient tout confort. Le pont avant, plat comme un billard, n'offre pratiquement aucun abri aux embruns, des paquets de mer balayent le bateau à la moindre accélération. Sur chaque navire, parmi les dix membres d'équipage, l'un tient un rôle clé incroyablement risqué, et pourtant placé au bas de l'échelle hiérarchique : l'équipier numéro 1 ou équipier d'avant, le bowman pour les anglophones. C'est lui qui change les voiles d'avant, lui aussi qui monte au mât en pleine course. Un kamikaze de la mer.

«Il faut être un peu cinglé pour faire ce boulot, dit le Néo-Zélandais Daryl Wislang, bowman sur Camper. On passe la plupart du temps sous l'eau. Lorsque le bateau enfourne, on plonge avec lui et parfois, on reste une bonne minute sous l'eau. Tout ce que je fais est da