On s’est pointé samedi au stade de la Mosson pour voir le Montpellier Hérault Sport Club sortir durablement l’Olympique de Marseille de la course au titre (1-0 pour les locaux). On n’a rien compris au match : quand le gardien phocéen, Steve Mandanda, aurait pu fumer la pipe tout du long, son vis-à-vis - et vainqueur - Geoffrey Jourdren avait les gants à la température des écrevisses bouillies.
Ce point obscur nous a paradoxalement éclairés : les matchs ne se gagnent jamais là où on nous raconte qu'ils se gagnent. Ça se trame ailleurs. La vérité sur ce jeu est enfouie. Pas par les joueurs : ils sont les seuls à décrire cet univers en toc. L'attaquant montpellierain Olivier Giroud a mis sa pièce samedi avec le sourire : «Pour la manière, on verra après.» Le latéral Henri Bedimo : «Dans les passes, la technique, la construction, disons qu'il y a eu du déchet.» Le défenseur Benjamin Stambouli : «La réussite nous aime bien cette année.» Mandanda : «On n'a pas fait un grand match. Mais eux non plus.»
Eh bien non. Et c'est souvent comme ça avec Montpellier. Et c'est encore meilleur. Et ça n'empêche pas ces gars-là d'occuper la 2e place de la Ligue 1, le 3e à 5 points, 9 victoires en 14 matchs et 30 points qui donnaient le vertige à l'entraîneur, René Girard, auteur d'un «oh putain !» très remarqué quand on lui a soumis le bilan comptable. Ça veut dire quoi ? Qu'à l'heure où l'image règne sur le territoire du ballon et