Marie-George Buffet fut à l’origine, en 1998, d’une loi de référence dans la lutte contre le dopage. Elle commente la suggestion du ministre de Sports, David Douillet, d’instaurer une sanction pénale contre les sportifs convaincus d’usage de produits dopants.
Etes-vous favorable à une telle mesure ?
Le dopage est déjà pénalisé par la loi de 1998 qui prévoit des peines pour des faits de trafic ou de recel de produits interdits. Les sportifs dopés sont avant tout victimes d’un système. Les concernant, il faut en rester à une sanction sportive. Une suspension de deux ans, la perte de revenus : c’est déjà très dur. A l’époque, nous avions eu de grosses discussions, avec le mouvement sportif et au sein du Parlement, sur la pénalisation de l’usage de produits dopants. Nous avons eu raison de faire le distinguo entre la sanction sportive pour le dopé et sanctions pénales pour les organisateurs du dopage.
La lutte contre le dopage semble patiner…
Un rebond dans la lutte antidopage ne sera possible qu'avec une augmentation du budget du ministère des Sports et de celui de l'Agence française de lutte contre le dopage, qui ne peut pas se contenter de ses 7,8 millions d'euros par an. Il faut des choix politiques forts, et changer quatre fois de ministre des Sports en cinq ans n'est pas un bon signal. L'action du ministère dépend majoritairement de l'argent de la Française des jeux et de la taxe sur les paris en lignes qui abondent le CNDS [Centre national pour le développement du sport, ndlr] à hauteur de 277 millions quand le budget du ministère n'est que de 24