Un bouillon jaune et noir. Le Westfalenstadion du Borussia Dortmund monte doucement en température. Deux heures avant l'entrée des joueurs, les supporteurs du «BVB», écharpes aux couleurs du champion d'Allemagne, sautent déjà, bière à la main, dans les gradins. Les Marseillais ont la tchatche lorsqu'ils causent du Vélodrome. Ils brandissent, pas peu fiers, la paternité du «Aux armes !» que se renvoient les deux virages dans leur stade.
Mais ce soir, pour arracher leur qualification en 8e de finale de la Ligue des champions, l'OM va devoir se coltiner - en plus d'une jeune équipe de Dortmund en pleine bourre et 2e de Bundesliga - l'ambiance du «Westfalen», un stade mythique. L'équivalent pour les Allemands de ce qu'est, pour les Anglais, Anfield Road, à Liverpool. Construite en 1974, à la veille de la Coupe du monde ouest-allemande, l'arène s'est muée, après agrandissements dans les années 90 et avant le Mondial 2006, en une enceinte rectangulaire ultramoderne. Plus de 80 000 spectateurs s'y amassent à chaque match. Le chômage a beau ravager la région, le Borussia joue toujours à guichets fermés.
Pour ce dernier match de poule, les Marseillais n'auront droit qu'à la version réduite - 66 000 spectateurs -, pour raisons de sécurité. L'UEFA interdit les places debout. Mais, à leur entrée sur le terrain, sûr qu'ils jetteront un coup d'œil sur la Südtribüneà leur gauche, vertigineuse légende appelée «die gelbe Wand», «le mur jaune» :