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Libération
Reportage

Le Qatar ou la géopolitique du terrain

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L’émirat a choisi d’exister par le sport et y consacre des moyens faramineux. Après la Coupe du monde, les Jeux ?
publié le 13 décembre 2011 à 0h00

Parmi toutes les tours qui poussent à Doha, elle est la seule qui se distingue dans le paysage urbain. Dans une ville plate comme la main, on la voit de partout. De loin, elle intrigue. Un flambeau géant qui n’attendrait que d’être embrasé. Une forme olympique en quelque sorte. C’est un hôtel. Cinq étoiles bien sûr. Il trône au centre de l’Aspire Zone, le complexe sportif ultramoderne de la capitale d’un émirat confetti qui s’impose au monde du sport dans des effluves de gaz et de dollars. L’hôtel s’appelle la Torche. Comme un symbole des ambitions du Qatar.

Après avoir obtenu l'organisation de la Coupe du monde de foot 2022 et du Mondial de handball 2015 ; après avoir accueilli, entre un tournoi de tennis et un tour du pays à bicyclette, les Mondiaux d'athlétisme en salle au printemps ; après s'être offert le Paris-Saint-Germain et le maillot de Barcelone, les droits télé de la Ligue 1 et de la Ligue des champions, le Qatar vise les Jeux olympiques. Retoqué pour accueillir ceux de 2016 - «alors que notre dossier technique était mieux noté que celui de Rio de Janeiro [la ville lauréate, ndlr]», assurent les lobbyistes du cru -, l'émirat frappe à nouveau à la porte du Comité international olympique (CIO) pour obtenir ceux de 2020. Madrid, Rome, Tokyo, Bakou et Istanbul, également sur la ligne de départ, seraient imprudentes de snober la candidature qatarie, tant est imposante sa puissance de feu financière, carburant d'une stratégie et d'une volonté politiques du roya