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Jérôme Fernandez titulaire du «droit d’être gentil»

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Handball. Le discret capitaine des Bleus s’est fait violence pour surmonter ses doutes et s’imposer dans un groupe plein de fortes têtes.
Le capitaine de l'équipe de France de Handball, Jérôme Fernandez, lors du match contre l'Espagne, le 16 janvier 2012 à Novi Sad (AFP Franck Fife)
publié le 18 janvier 2012 à 0h00

On pourrait égrainer une litanie de chiffres - 15 années sous le maillot bleu, plus de 300 sélections internationales, près de 1 300 buts… - et un palmarès affolant. Le CV de Jérôme Fernandez, capitaine de l’équipe de France de hand depuis 2009, n’a quasiment aucun égal.

Mais le Bordelais n'attire pas la lumière. Quand Nikola Karabatic truste les contrats pub, quand Luc Abalo régale les caméras de ses acrobaties et Didier Dinart les radios de ses bons mots, Fernandez reste en retrait. Pas ramenard, mais disponible et souriant, même après la défaite contre l'Espagne, lundi… «Je suis capitaine parce que je m'entends bien avec tout le monde, confiait-il récemment à l'Equipe.Il y a des vrais leaders de caractère dans ce groupe. Et c'est parce que Claude [Onesta, le coach, ndlr] a senti que leur donner le brassard pourrait créer un malaise qu'il ne l'a pas fait.»

«Surdoué». Le chemin n'a rien eu d'évident. A ses débuts en 1997, il peine à s'imposer au milieu des anciens, les Richardson ou Stoecklin. «Dès les juniors, il apparaissait comme un surdoué, raconte Daniel Costantini, entraîneur des Bleus à l'époque. Détente, puissance, tir de loin, c'était exceptionnel. Mais il n'avait pas le tempérament correspondant à ses qualités. Contrairement à un Frédéric Volle qui intrinsèquement était moins fort, mais voulait éclater tout le monde. Fernandez a longtemps buté dans les moments importants, comme lors de la demi-finale du Mondial 2001. I