Le 5 mai 1992, en plein match, une tribune provisoire du stade de Furiani s'effondrait, faisant 18 morts et 2 300 blessés. Après une longue mobilisation sur l'Ile de Beauté et au-delà, la Fédération française et la Ligue de football professionnel ont décidé qu'«en mémoire des victimes», aucune rencontre «comptant pour une compétition professionnelle ou amateure» ne se jouerait cette année le 5 mai, vingtième anniversaire du drame. Mathieu Cesari, membre du conseil d'administration du Sporting Club de Bastia, réagit.
Etes-vous satisfait de cette décision ?
Pas entièrement. Seul le 5 mai 2012 sera sanctuarisé, alors que nous militions pour un jour sans match chaque année. Il serait dommage de devoir se mobiliser systématiquement pour l’obtenir à nouveau. On peut aussi regretter qu’il ait fallu si longtemps à la Corse pour se réveiller sur le sujet, alors qu’une journée blanche avait déjà eu lieu en 1993, un an après la catastrophe.
Comment s’est enclenchée la mobilisation ?
L’entraîneur Frédéric Hantz et la nouvelle équipe dirigeante ont toute suite dit qu’aucun ballon ne devait être sorti au Sporting le 5 mai. La mobilisation a ensuite gagné toute la Corse et sa classe politique. Une pétition en ligne a recueilli jusqu’à ce jour près de 40 000 signatures, dont celles de grands clubs comme Lyon et Marseille. Même les supporteurs des autres clubs ont fait des banderoles de soutien dans leurs stades. Les journalistes aussi ont joué un grand rôle dans cette mobilisation. Plusieurs de leurs confrères ont été victimes de la catastrophe de Furiani.