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INTERVIEW

«Il faut porter le problème de la corruption sportive au niveau politique»

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Le Comité international olympique abritait jeudi une réunion consacrée à la lutte contre la corruption liée aux paris. (Photo Fabrice Coffrini. AFP)
publié le 3 février 2012 à 7h35

Sarah Lacarrière, chercheuse à l'Institut des relations internationales et stratégique, a participé à la rédaction du livre blanc «Paris sportifs et corruption: comment préserver l'intégrité du sport». Elle détaille les moyens de lutter contre un phénomène en pleine expansion.

Peut-on mesurer l'ampleur de la corruption liée aux paris?

C'est encore très difficile, car on n'a pas de données agrégées sur le sujet et c'est tout l'enjeu de la mise en place par le mouvement sportif d'un observatoire qui centralise ces données. L'institut Sportadar estime que 300 rencontres professionnelles de foot, domestiques ou internationales (soit 1% du total) sont potentiellement truquées chaque année en Europe. Et là on ne parle que du périmètre que cette société peut surveiller, ce qui exclut toute l'offre illégale de paris en Asie. Les cas qui sortent ne représentent que la partie émergée de l'iceberg.

Le mouvement sportif est-il conscient du risque?

Oui et c'est nouveau. 2011 a vraiment marqué le début d'une mobilisation. Tout a commencé en 2005 avec l'affaire Hoyzer (un arbitre de foot corrompu en Allemagne, ndlr), puis en 2009 avec l'affaire de Bochum (toujours du foot, toujours en Allemagne, ndlr). L'UEFA a été la première à se mobiliser avec un système de monitoring des paris. Le Comité international olympique a mis en place des groupes de travail. La Fifa a fait un don de 20 millions de dollars à Interpol. Pas mal de choses ont été faites sur le volet p