On est passé samedi en Bourgogne voir le Dijon Football Côte-d’Or (DFCO) mettre une pipe (3-0) à l’OGC Nice avec une question toute théorique en tête : quel âge à une équipe ? On ne parle ni du club ni de la moyenne d’âge des joueurs qui la compose : cette saison, on accolerait le demi-siècle facile aux jeunes Sochaliens, vingtième et dernier de Ligue 1.
Il faut saisir une vibration, se faire une idée globale, un peu comme au théâtre, arracher quelque chose qui résiste à la fois aux victoires et aux défaites. Samedi, le public du stade Gaston-Gérard a été transbahuté dans le Neverland de Peter Pan. La soirée était piquante, enfantine ; rythmé de bout en bout par les diableries d’un joueur, et d’un seul. Le DFCO a 20 ans : l’âge de son meneur de jeu Gaël Kakuta.
L'entraîneur niçois, René Marsiglia, a fait l'inventaire : «Inventif. Sûr de lui. Culotté. Ce qui me frappe, c'est son insouciance, sa jeunesse dans le jeu. Ça fait partie du foot.» Gaël Kakuta : toute une histoire. Ce surnom qu'il trimballe : «Black Zidane», pour la facilité technique et ces appuis qui firent de ce Lillois de naissance l'enfant-roi du foot français. Il n'a que 16 ans quand il signe au Chelsea d'Abramovitch dans le dos de son club formateur, le RC Lens, qui crie au vol. Il a 18 ans quand le coach des Blues londoniens, un certain Carlo Ancelotti, dit ça de lui : «A cet âge, je n'ai jamais vu autant de talent.» Après, si le foot n'était qu'une affaire de talent, ça se saurait.
Buz